
Hymne national
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1. PRÉSENTATION
Mali,
officiellement république du Mali, pays dAfrique de lOuest, enclavé entre
lAlgérie au nord-est, le Niger au sud-est, le Burkina, la Côte dIvoire et la
Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à louest. Le Mali, que traverse le
tropique du Cancer, couvre une superficie de 1 240 192 km². Sa capitale
est Bamako.
2.
LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1.
Relief et hydrographie
Une grande partie du Mali se situe
dans la vallée du Niger et se caractérise par des plaines basses et des bassins
sédimentaires. Au centre, le delta intérieur du Niger occupe la plaine du Macina. La
cuvette se relève sur ses bords. Au sud, des blocs anciens profondément entaillés
marquent la frontière avec la Côte dIvoire. Plus à louest sélève le
plateau mandingue. Les reliefs réapparaissent au centre, sur la rive droite du Niger. Les
falaises de Bandiagara dominent la plaine de 200 à 500 m. Elles sont prolongées par
les monts Hombori, culminant à 1 155 m. Au nord-est, ladrar des Iforas se
dresse au sud du Sahara, et la dépression de Taoudenni au nord.
Le sud et le centre du Mali sont irrigués par deux fleuves : le
Sénégal, ainsi que le Niger, né dans le Fouta-Djalon, qui forme un arc de cercle à
travers le Mali, et ses affluents, le Bani et le Baoulé. Le tiers nord du pays se trouve
en zone désertique, dans le bassin fermé de Taoudenni, tandis quà lest, le
Tilemsi, né dans lAdrar des Iforas n'est plus qu'un affluent fossile du Niger
parsemé de points d'eau.
2.2.
Climat
Trois zones
climatiques se succèdent du nord au sud : le Nord appartient à la zone saharienne?;
le delta intérieur du Niger sétend dans la zone sahélienne semi-aride, où
sopère la transition entre le désert et la savane arborée?; enfin, le Sud
connaît un climat soudanien.
Les
températures moyennes sont comprises entre 24 et 32?°C dans le Sud, et sélèvent
au fur et à mesure que lon progresse vers le nord. Les précipitations annuelles
varient denviron 1 120 mm à Bamako à moins de 127 mm dans le
Sahara.
2.3.
Flore et faune
La
végétation est rare dans la région saharienne où ne poussent que des acacias et des
gommiers. La zone sahélienne du centre est caractérisée par une savane arbustive, au
sein de laquelle dominent les épineux. Elle laisse la place à la savane arborée dans le
Sud soudanien, où les cours deau sont encadrés par des forêts-galeries. La faune
malienne compte des animaux tels le guépard, loryx, la gazelle, le phacochère, le
lion, le léopard, lantilope et le chacal.
3.
POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1.
Démographie
En 1987,
7 620 225 habitants avaient été recensés. En 1998, la population
malienne était estimée à 10 108 569, soit une densité moyenne de
8,2 habitants au km2.
Les neuf dixièmes des Maliens habitent le Sud. Sur la période 1990-1995, le taux de
croissance de la population était de 3,2 % par an. La mortalité infantile demeurait
élevée (122 p. 1 000), de même que lindice de fécondité (7,02).
Lespérance de vie à la naissance était de 47 ans.
40 %
des Maliens sont des Mandingues, majoritairement des Bambara. Ils vivent principalement
dans lOuest (Bamako). Les Songhaï sont établis dans lEst, les Soninké dans
lOuest (Kayes)?; les Sénoufos vivent autour de Sikasso, dans la zone frontalière
avec le Burkina et la Côte dIvoire. Plus au nord-est vivent les Dogon, sur le
plateau de Bandiagara. Les Peul peuplent la cuvette du Macina tandis que le Sahara est le
domaine des Maures et surtout des Touareg qui nomadisent entre ladrar et la boucle
du Niger. Ces derniers, au nombre denviron 400 000, ont toujours refusé la
domination politique des Mandingues depuis lindépendance, laquelle a également
signifié pour eux la fixation des frontières et lintégration à un cadre
étatique dont ils saccommodent mal. Un pacte national fut conclu, en avril 1992,
entre le gouvernement malien et les Touareg, dont la rébellion armée sétait
intensifiée dans le nord, comme au Niger voisin. Si le conflit sest apaisé, le
problème de la définition dun espace autonome pour les Touareg demeure.
3.2.
Découpage administratif et
villes principales
Le Mali est divisé en huit
régions administratives, auxquelles sajoute le district de la capitale, Bamako. Les
plus grandes villes ont des maires et des conseils municipaux élus. Les villes
principales sont Bamako, la capitale, Ségou et Mopti, importants centres de pêche
situés sur le cours inférieur du Niger. En 1997, 28% des Maliens étaient citadins.
3.3.
Langues et religions
La langue officielle est le
français. Les langues mandé bambara, malinké et dyula ainsi que
les langues voltaïques dogon, sénoufo , le songhaï, le hassanya
et le tamacheq demeurent vivantes au sein des différentes communautés (voir
langues dAfrique). Le bambara tend à devenir la langue véhiculaire nationale.
Lislam, teinté
danimisme, est la religion de 90 % de la population. Quelque 9 % des
Maliens ont conservé des croyances animistes. Le christianisme concerne 1 % de la
population.
3.4.
Éducation
Le taux
dalphabétisation était de 31 en 1995. Moins du quart des enfants maliens en âge
scolaire vont à lécole. Le taux de scolarisation était de 37,3 % dans le
primaire, de 10,8 % dans le secondaire, et de seulement 0,8 % au niveau
universitaire en 1996. Bamako possède des écoles de gestion, de médecine et
dingénieurs.
3.5.
Institutions et vie
politique
De 1968 à
1991, le Mali est dirigé par Moussa Traoré, porté au pouvoir par un coup dÉtat
militaire. Élu deux fois sans opposition, le président Moussa Traoré gouverne en
dictateur, sappuyant sur le seul parti politique légal, lUnion démocratique
du peuple malien (UDPM), fondé en 1979.
Après son renversement, en mars
1991, un régime démocratique est établi et les premières élections libres sont
organisées un an plus tard.
LAlliance
pour la démocratie au Mali (ADEMA) remporte la majorité des 129 sièges à
lAssemblée nationale?; son candidat, Alpha Oumar Konaré, est élu président de la
République en 1992 et réélu en 1997.
4.
ÉCONOMIE
En 1997, le produit national brut
global (PNB) était de 3 milliards de dollars, soit un PNB par habitant de 260 dollars. Le
Mali est lun des pays les plus pauvres du monde. Il na cessé de
sappauvrir de 1985 à 1993, avec une croissance annuelle négative de 1 % en
moyenne, tandis que sa dette extérieure brute était égale ou supérieure au PNB.
Léconomie malienne est essentiellement agricole et les récoltes dépendent presque
totalement de lirrigation et surtout des inondations du Niger et de ses affluents.
La
dévaluation du franc CFA, en janvier 1994, a favorisé lélevage, mais la mise
en place dune politique de rigueur, si elle a permis de réduire les déficits
publics, a engendré une aggravation des conditions de vie de la population. En 1993 et
1994, le pays fut secoué par des manifestations étudiantes. Des concertations
régionales permirent de rouvrir les écoles et luniversité et de ramener la paix
sociale, nécessaire au redressement économique.
4.1.
Agriculture
Lagriculture occupait, en 1995, 73 % de la population active et
contribuait pour 44 % au PNB. Elle se concentre sur les terres irriguées par le
fleuve Niger, par ailleurs riche en poissons.
Les principales cultures vivrières sont le millet, le riz, le sorgho et
le maïs. Les arachides, le coton et la canne à sucre sont cultivés pour
lexportation. Lélevage constitue une activité très importante?; le cheptel
comptait 5,72 millions de bovins, 5,95 millions dovins, 8,55 millions de caprins et
24 millions de volailles en 1998. Les poissons (133 000 t) du Niger assurent la
nourriture des riverains du fleuve. Lindustrie de la pêche produit un surplus, qui
est séché et fumé pour lexportation dans les pays voisins.
4.2.
Mines et industries
Les
ressources minières sont les phosphates, le sel, lor et luranium. Elles
nont pas toutes été prospectées. Le sel fait l'objet d'un commerce traditionnel
et l'or est prospecté de manière artisanale. Lactivité industrielle est peu
développée (11 % du PNB). La seule industrie du coton, contrôlée par la Compagnie
malienne de développement des textiles et très protégée, assure 40 % de la valeur
ajoutée industrielle. 61,54 % de lélectricité produite sont dorigine
hydraulique.
4.3.
Échanges
Lunité monétaire est le franc CFA, divisible en
100 centimes et dévalué de moitié en janvier 1994. Elle est émise par la Banque
centrale des États dAfrique occidentale. Durant la présidence de Modibo Keita, son
premier chef de lÉtat, le Mali avait quitté la zone franc et créé sa propre
monnaie, le franc malien.
La plus grande partie des opérations de commerce extérieur est entre les
mains de ladministration. Les principales exportations concernent le coton, le
bétail, les arachides et le poisson. Le pays importe essentiellement des produit
pétroliers, des véhicules automobiles, des produits alimentaires, des machines et des
produits chimiques. En 1994, le taux de couverture des importations par les exportations
ne dépassait pas 40 %. Les principaux partenaires commerciaux du Mali sont la
France, la Côte dIvoire, le Sénégal, la Belgique, le Luxembourg, la
Grande-Bretagne et lAllemagne.
Une part essentielle des transports est assurée par le fleuve Niger,
navigable sur la majeure partie de son cours entre juillet et janvier. Le Sénégal est
navigable de Kayes à Saint-Louis du Sénégal. Une voie ferrée relie Koulikoro, Bamako
et Kayes au port de Dakar. Le Mali possède environ 15 100 km de routes, dont
8 % seulement sont goudronnées. Près de Bamako se trouve un aéroport
international. Air Mali, la compagnie aérienne nationale, assure des vols intérieurs et
internationaux.
5.
HISTOIRE
5.1.
Le Mali des grands empires
Ladrar des Iforas est riche en vestiges néolithiques, témoignant
de lépoque (Ve millénaire
avant notre ère) où le Sahara était une savane. Les migrations des populations
sahariennes vers la vallée du Niger débutent au IIIe millénaire alors que le climat se fait plus aride.
À laube de notre ère, le delta intérieur du fleuve est déjà au cur des
échanges entre la savane et le désert. Les premières cités sy développent,
telle Jenné-Jeno (ou Djenné-Jéno), près de l'actuelle Djenné. Le commerce
transsaharien du sel et de lor fonde la prospérité de lempire du Ghana,
érigé par les Soninké, vers le Ve siècle apr. J-.C., dans cette région du Soudan
occidental, entre les fleuves Niger et Sénégal. En 1076, lempire succombe sous les
coups des Almoravides berbères, qui ont entrepris lislamisation de lAfrique
occidentale. Cest à cette époque que les Bambara sétablissent dans la
région. Au XIIIe siècle,
le Ghana, redevenu un royaume est absorbé par lempire du Mali, qui contrôle les
gisements aurifères du Haut-Sénégal-Niger et qui, à son apogée, sous le règne de
Kankan Moussa, étend son influence sur toute la savane de lOuest africain,
jusquà lAtlantique. Djenné, Gao et Tombouctou commencent à devenir de
grands centres commerciaux, artistiques et intellectuels de lislam soudanais. Leur
rayonnement saccroît encore après que lempire du Mali sest effacé, au
XVe siècle, au
profit du royaume de Gao. Les armées de Sonni Ali, puis dAskia Mohammed diffusent
lislam à travers la savane et donnent à Tombouctou son rayonnement. Au maximum de
son extension, le royaume de Gao, devenu lEmpire songhai, couvre la plus grande
partie du Mali moderne, englobe à louest des territoires de lactuelle Guinée
et étend son influence jusquà Kano, au nord du Nigeria. LEmpire est détruit
par une expédition marocaine en 1591.
Durant les XVIIe et
XVIIIe siècles, le territoire
malien est morcelé en plusieurs petits États, dont celui de Ségou fondé par les
Bambara. Ces derniers, comme les Dogon, ont résisté à lislamisation. Ils sont la
cible de la guerre sainte menée, dans la seconde moitié du XIXe siècle, par le chef
musulman El-Hadj Omar, fondateur dun empire toucouleur, sétendant de
Tombouctou jusquaux sources du Niger et du Sénégal ce dernier,
poursuivi par les Peul et les Bambara meurt en 1864, à Bandiagara.
5.2.
La colonisation
La conquête française de la région est organisée par Joseph Gallieni,
qui, à partir de 1880, mène des combats meurtriers contre les troupes de Samory Touré,
chef de guerre malinké et fondateur dun empire dans le Haut-Niger, et contre les
Toucouleur, qui résistent au nord (siège de Médine contre les Français). En 1898, la
conquête est achevée. Le Mali, une partie de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger
actuels sont intégrés à lAfrique-Occidentale française. En 1904, ces territoires
forment la colonie du Haut-Sénégal-Niger, dont la capitale est Bamako. Elle devient, en
1920, le Soudan français après que la Haute-Volta (aujourdhui Burkina) en eut
été détachée lannée suivante.
La colonie fait lobjet dune politique de valorisation
économique, qui saccompagne du recours au travail et à la conscription forcée.
Toute activité politique est, en revanche, interdite aux colonisés jusquau
lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En 1946, à Bamako, est constitué le
Rassemblement démocratique africain (RDA), qui mène la lutte pour lindépendance
de lAfrique occidentale. Sa section malienne, lUnion soudanaise, est dirigée
par Modibo Keita.
En 1956, le Soudan français accède à lautonomie interne et
devient, deux ans plus tard, une république au sein de la Communauté française. Le
17 janvier 1959, il se joint au Sénégal pour former la fédération du Mali, qui se
proclame indépendante le 20 juin 1960. Cette fédération éclate en septembre, en
partie à cause de la rivalité entre Léopold Sédar Senghor et Modibo Keita, deux
figures du nationalisme africain. Lancien Soudan français conserve le nom
prestigieux de Mali et Modibo Keita demeure président de la nouvelle république du Mali,
proclamée le 22 septembre 1960. Le même mois, le nouvel État devient membre de
lOrganisation des Nations unies (ONU).
5.3.
La dictature de Moussa
Traoré
Le Mali, sous la direction de Modibo Keita, qui fonde son pouvoir sur
lUS-RDA, seul parti représenté à lAssemblée, poursuit une politique de
développement économique guidée par les principes du socialisme étatiste.
Léchec de cette politique provoque, en novembre 1968, un coup dÉtat
militaire qui porte au pouvoir le lieutenant Moussa Traoré. Celui-ci interdit tout
groupement politique, avant de créer, en 1979, un parti unique, lUnion
démocratique du peuple malien (UDPM). Le régime dictatorial de Moussa Traoré se
révèle incapable de faire progresser léconomie de façon appréciable. De 1968 à
1974, puis de 1983 à 1985, des sécheresses persistantes entraînent des famines, tandis
que lÉtat épuise ses maigres ressources dans un différend frontalier avec le
Burkina. Le contentieux territorial, portant sur la bande dAgacher, saggrave
jusquà provoquer un affrontement armé entre les deux pays, en 1985. Il est réglé
en 1986 par la Cour internationale de justice.
Cette même année est marquée par dimportantes grèves étudiantes
et syndicales. Au mécontentement causé par la crise économique, à limpopularité
des plans dajustements structurels mis en uvre à partir de 1981,
sajoute laspiration démocratique, qui se traduit, en 1990, par la formation
de trois mouvements politiques dopposition. Dans le même temps, la rébellion
armée des Touareg reprend avec vigueur au nord. La répression brutale par larmée
des manifestations populaires en faveur de la démocratisation aboutit au renversement de
Moussa Traoré, en mars 1991.
5.4.
Le retour à la démocratie
Les
libertés publiques sont rétablies par un Comité transitoire pour le salut du peuple,
dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumany Touré et sous légide duquel sont
organisées les premières élections libres du Mali indépendant. En février 1993,
Moussa Traoré, au terme dun procès exemplaire, est condamné à mort et gracié en
1997. Le nouveau régime, présidé par Alpha Oumar Konaré, un professeur d'histoire qui
a manifesté sa volonté de résoudre le conflit touareg, mais aussi la crise sociale, par
la négociation. Ses efforts pour renforcer la démocratie demeurent cependant menacés
par la persistance des difficultés économiques. En mai 1997, il est réélu avec
80 % des suffrages exprimés (lopposition a appelé au boycott). Avec un budget
plus ou moins en équilibre, et la bonne image que présente son président qui affiche un
train de vie modeste, le Mali est souvent cité comme un pays de «?bonne gouvernance?».
Conformément à la Constitution, le président Konaré, qui terminera son second mandat
en 2002, entend ne pas saccrocher au pouvoir. |